Euthanasie active et Euthanasie passive

Dans l' association Ultime Liberté, nous demandons que la législation française accepte l' euthanasie active ( autorisée en Belgique , au Luxembourg, aux Pays-Bas ... ), lorsque la personne ne peut plus réaliser un "suicide assisté" ( comme en Suisse ).

Dans les deux cas, il s'agit pour nous nécessairement d'une décision réitérée, éclairée, explicite, volontaire et libre de la personne concernée elle-même., soit  au moment même où elle réalise l' acte du suicide assisté, soit parce qu'elle en a décidé ainsi à l' avance  en toute lucidité pour les cas où il lui serait impossible de procéder par elle-même à la prise du produit ou à l' injection létale . C'est le sens que nous donnons à l' expression "euthanasie d' exception", dans la mesure où nous considérons à Ultime Liberté que la démarche fondamentale, lorsqu'elle est possible est celle du "suicide" : C'est bien la personne elle-même qui décide librement et  volontairement  sa mort , et non pas une instance ou un pouvoir social extérieur à sa propre décision volontaire, qui choisirait à sa place, fusse par "compassion", les conditions et les circonstances de sa mort.

C'est la raison pour laquelle, notre soutien au Dr Bonnemaison a été assorti d'une remarque critique

Sur la différence "Euthanasie passive" ( "laisser mourir" )  et Euthanasie active ( " faire mourir " ) :

Cette différence est capitale dans la législation française actuelle ( Loi Leonetti de 2005 ) , avec toutes les ambiguités et hypocrisies qui l' accompagnent dans un certain nombre de cas.

Si la législation acceptait  l' euthanasie active et/ou le suicide assisté, cette distinction "euthanasie passive"  / "euthanasie active" n' aurait plus d'importance juridique :

elle ne serait éventuellement importante que pour les convictions morales personnelles du patient , ou pour l' objection de conscience de tel ou tel membre du personnel soignant , suivant que cette conviction morale personnelle autorise ou non cette euthanasie active.

Un entretien sur France Culture avec Véronique Fournier :

Article complémentaire sur Libération  : Euthanasie, pour une médecine humaine et responsable

Eté 2013 :

Alors que beaucoup de gens considèrent  que la distinction entre "euthanasie passive" et "euthanasie active" n'est dans la pratique des situations de fin de vie à brève échéance qu'une distinction assez floue, le Comité Consultatif National d' Ethique, dans son avis n°121, considère toujours encore cette différence comme importante :

Voir à ce sujet l' article de Libération :  http://www.liberation.fr/societe/2013/07/01/fin-de-vie-le-comite-d-ethique-botte-en-touche-hollande-veut-une-loi_915178