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Lettres de soutien à Alain Cocq et lettres au Président de la République

A l'occasion de la démarche d' Alain Cocq auprès de Président de la République,

 

des adhérents souhaitent également rappeler au Président de la République la situation actuelle  déplorable de la législation sur la fin de vie en France.
 

 

Ci-dessous des lettres envoyées par des adhérentes et publiées ici avec leur autorisation :

 

Mme Marie Pierre CAPITAINE Rouen, le 10 aout 2020
76000 ROUEN
 
A Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République Française
 
 
Monsieur le Président,
Combien de temps allez vous encore cautionner l’hypocrisie concernant la fin de vie en France ?
 
Vous le savez, on meurt mal en France. Les soins palliatifs ne correspondent pas à la demande des français.
Ils sont d’abord très insuffisants, répartis inégalement sur le territoire français, n’ont pas les moyens nécessaires.
La médecine de ville et des campagnes, au plus proche des patients, n’a pas accès aux produits efficaces.

Et surtout un grand  nombre de personnes ne souhaite pas ou plus bénéficier des soins palliatifs et veut
être libre de choisir et de vivre sa fin de vie comme elle l’entend.
 
Combien de drames vont-ils encore être vécus ?
Combien de souffrances, d’agonies vont-elles encore être nécessaires avant qu’une nouvelle loi permette à ceux qui le veulent de mourir dans de bonnes conditions entourés de leur famille et de leurs amis ?
Combien de soignants vont-ils encore être mis en examen pour avoir soulagé l’agonie de leurs patients ?
Combien de personnes vont-elles encore être poursuivies pour avoir aidé ou simplement avoir été présentes lors du suicide de leur proche ?

Des «faits divers» dramatiques sont reportés régulièrement dans les journaux.
Alain Cocq vous a adressé une lettre. Il va arrêter son traitement et se laisser mourir selon la loi Claeys/Léonetti, dans des souffrances corporelles et psychiques et vivreune agonie de plusieurs jours.
Dans l’Est de la France, une centenaire réclame le droit de mourir.
Dans le Pas de Calais, une octogénaire est mise en examen pour le meurtre de son mari (à sa demande alors qu’il est atteint d’une maladie en phase terminale) et doit suivre des soins psychiatriques.
Et bien d’autres anonymes.

 

Ceux qui le peuvent vont mourir dans les pays voisins mais il faut de l’argent. La majorité meurt ici en France, meurt mal, très mal.
 
Pensez- vous, Monsieur le Président, que la priorité soit aujourd’hui de traiter ces personnes pour dépression, de les hospitaliser en milieu psychiatrique, de leur donner une camisole chimique afin de penser autrement ?
Pensez- vous, Monsieur le Président, qu’il soit juste de réanimer une personne qui a loupé son suicide ?
Pensez- vous, Monsieur le Président, qu’il faille imposer la vie à tout prix dans des souffrances terribles ?
Alors que nos services publics de soins sont défaillants ?
 
Ne vaut-il pas mieux utiliser ces moyens pour les accompagner dignement ?
Leur procurer un produit létal et permettre aux familles et amis de les accompagner sans risque de poursuites judiciaires ?
 
Monsieur le Président, il est temps d’agir, il est temps d’écouter le peuple français qui réclame dans son immense majorité ( reportez- vous aux différents sondages ) le droit à une mort choisie, le droit à une mort digne.
Il y a trop de souffrance dans notre monde pour en rajouter sciemment à la fin de chacune de nos vies.
 
Monsieur le Président, respectez la devise de la France: LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITE.
 
Donnez nous la Liberté de mourir dignement quand nous l’avons choisi et avec les moyens efficaces.
Permettez à chacun d’entre nous, qu’il soit riche ou pauvre, d’accéder d’une manière Égale, à cette mort choisie.
Enfin cette troisième devise, la Fraternité, permettez aux proches d’accompagner jusqu’au bout ceux qu’ils aiment.
 
Monsieur le Président, j’ose espérer que vous n’êtes pas insensible aux demandes des français.
Agissez rapidement pour éviter d’autres drames. Faites évoluer la loi afin que chacun, en pleine conscience, puisse avoir la liberté de choisir sa fin de vie.
 
Je n’attends pas une réponse personnalisée de votre part mais j’espère que les nombreux courriers ou communications reçues à ce sujet vous aideront à réfléchir et à prendre les bonnes décisions respectueuses des souhaits de la majorité de la
population.
 
Veuillez agréer, Monsieur le Président, mes salutations distinguées.
 
Marie-Pierre Capitaine
 
 
* * * * * *
 
Lettre de Mme Nicole ERNEST
 
Sèvres, le 4 août 2020
 
Monsieur le Président de la République

Objet  : maladie incurable, fin de vie.
 

Vous avez reçu récemment la lettre de Monsieur Alain Cocq, lourdement handicapé à cause d’une maladie orpheline qui a décidé de mettre fin à ses jours en arrêtant les soins le 26 août prochain car rien d’autre ne lui est proposé.
Je soutiens tout à fait cette démarche.

Plus tôt une femme très âgée a décidé d’arrêter de se nourrir pour enfin finir sa vie.

Encore avant un homme de 86 ans s’est vu contraint de tuer son épouse qui souffrait trop et demandait à mourir. Il a raté son suicide et se retrouve en prison.

Il y a eu de nombreux cas similaires avant ces trois drames récents. La liste est longue, très longue quand on imagine les souffrances terribles que cela implique.
Et il y en aura forcément encore d’autres, tant que la France qui se prétend moderne restera avec une législature rétrograde que de nombreux pays autour de nous ont abandonnée depuis longtemps sans que cela donne lieu à des dérives que ceux qui s’opposaient à une telle loi annonçaient.

De nombreuses personnes âgées, ont commandé du pentobarbital et se sentaient rassurées de pouvoir quitter la vie sans souffrir quand elles le souhaiteraient, ont vu débarquer chez elles le 15 octobre dernier des gendarmes diligentés pour leur confisquer le produit illicite. Des octogénaires qui ne voulaient de mal à personne mais qui voulait seulement la possibilité d’exercer un acte libre se sont vues traitées comme des malfaiteurs.

Ne pensez-vous pas, Monsieur le Président, que tous ces faits montrent qu’il y a un problème dans notre pays. Le suicide assisté se pratique clandestinement, vous le savez bien, quand les personnes concernées n’ont pas les moyens financiers leur permettant d’aller trouver en Suisse ou en Belgique l’aide qu’ils demandent pour arrêter de souffrir. Ne serait-ce pas plus humain de leur permettre de choisir le jour et l’heure où, entourés de leur famille comme en Belgique, ils choisissent de partir. Il est grand temps que la France, pays moderne et pays de la liberté, se dote d’une loi adaptée.

Il est clair que la sédation terminale autorisée par la Loi Claeys-Leonetti ne résout rien puisque, dans les faits, il faut être déjà à l’agonie pour pouvoir en bénéficier.

La priorité a été donnée aux droits à la PMA et c’est très bien. Mais cela ne concerne que peu de personnes, alors que la fin de vie nous concernent tous sans exception ! On ne peut pas dire que la société n’est pas prête quand les sondages montrent au contraire qu’elle l’est à 80%.

Ces derniers mois on a beaucoup parlé de l’aide que l’on doit à « nos aînés » alors que dans les faits, ils n’ont droit qu’à du mépris. Qu’est ce qu’une personne âgée dépendante peut attendre de la tranche de vie qui lui reste ?

Un séjour en EHPAD où généralement le seul plaisir quotidien qui leur reste, les repas, sont forcément très mauvais puisque dans de nombreux établissements, même de bon niveau, le budget journalier pour les repas des résidents, est de l’ordre de 3 €, oui trois euros par jour ! Un séjour en EHPAD où on réduit le nombre des personnels ce qui entraîne à la maltraitance. On ne respecte pas « nos aînés », mais on utilise leur détresse pour faire du profit.

Tout cela montre que « nos aînés » et nos malades incurables comme Monsieur Alain Cocq, sont MÉPRISÉS. Ils sont exploités, infantilisés qu’ils veuillent terminer leur vie ou qu’ils vivent dans des maisons de retraite.

Vous ne risquez évidemment pas qu’ils manifestent avec leurs fauteuils roulants car ils n’en ont pas les moyens. C’est pourquoi vous les oubliez sans doute !

C’est pourquoi, je vous prie, Monsieur le Président, de considérer cette détresse infligée aux personnes âgées, et de faire en sorte d’une loi sur une fin de vie libre et digne, à la hauteur de la réputation de notre pays puisse être discutée et proposée au vote. De nombreuses propositions de loi ont déjà été déposées, mais sans un appui du gouvernement elles risquent de ne jamais voir le jour.

 

Je vous remercie vraiment de l’attention que vous porterez à cette demande qui reflète celle de très nombreuses personnes dans ce pays et vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de ma haute considération.

 

Nicole ERNEST

21, rue des Binelles

92310 SEVRES


* * * * * *

 

Lettre de Mme Christiane Conan

 

Monsieur le Président de la République.

 

Vous avez connaissance de l’état physique et psychique de M. Alain Cocq par la lettre qu’il vous a adressée.

Lourdement handicapé à cause d’une maladie orpheline qui s’aggrave de jour en jour, depuis 4 ans, il a décidé de mourir comme le lui permet la loi Léonetti, c’est à dire lentement dans de très grandes souffrances.

Il a choisi le 26 Août prochain. A sa demande, ses auxiliaires de vie vont arrêter ses sondes et ses perfusions et il recevra de la morphine, ce qui amènera inéluctablement sa mort, mais dans un temps incertain, dépendant de sa résistance à la morphine et des doses qui lui seront permises.

Comme vous le savez, la loi Léonetti permet l’arrêt des traitements (y compris hydratation et alimentation artificielles) et la sédation. La mort est inéluctable…mais comme résultat final non comme intention première. Malheureusement ces subtilités éthiques sont la cause de monstrueuses souffrances de grands malades qui ont déjà traverser de profonds tourments.

La France a été un des derniers pays à envisager de traiter la souffrance. Et on voit bien que les réticences longtemps prévalentes existent toujours. La souffrance a-t-elle donc encore une valeur rédemptrice dans notre pays laïque ?

 

La date, fixée par Alain Cocq au 26 Août, est aléatoire, mais sa détermination est très claire.

Donc, à partir de cette date, les soignants ne vont plus le maintenir en vie et, par conséquent, il mourra évidemment mais lentement dans de grandes souffrances.

Pourquoi ne pas lui procurer une mort douce, une euthanasie libératoire qu’il demande de façon réitérée comme un soin ultime à sa maladie ?

 

Je fais appel, Monsieur le Président de la République, à notre compassion.

Intervenez, s’il vous plaît, pour permettre à M. Alain Cocq de mourir sans passer par la case souffrance.

 

Christiane Conan, retraitée Education Nationale.

 

* * * * * *

Mme Thérèse STOLL

 

Monsieur le Président,
 
Monsieur Alain Cocq termine sa vie sans avoir obtenu le droit de mourir sans agonie, sans souffrance, sans l'aide d'un produit létal, le pentobarbital.
 
Oui, cela est illégal.
Monsieur le Président, vous n'êtes pas coupable de cette mort indigne.
 
Non, vous n'êtes pas coupable de faire appliquer la loi.
 
Mais vous êtes responsable de faire évoluer le débat de notre société.
 
Tous les religieux pèsent sur les décisions de votre gouvernement.
 
Quelles sont les "dérives" que l'on craint ?
 
Ne doit-on pas craindre d'abord, surtout, les dérives de la situation présente :
 
maltraitance structurelle des personnes âgées, et surtout, suicides violents, très nombreux des personnes qui n'obtiennent pas de soulagement, malgré des directives anticipées claires ?
 
En ce qui me concerne, je suis une personne de 75 ans, heureuse de vivre cette merveilleuse période de la vieillesse.
Je suis en bonne santé, ayant été sauvée d'un grave cancer.
 
Je veux pouvoir, au moment où je considèrerai ma vie "accomplie" - et ce discernement n'appartient qu'à moi - partir sans passer par la case EHPAD, sans agonie.
 
Je désire une aide à mourir.
 
Monsieur le Président, vous avez encore deux ans pour écouter la société qui est prête et pour lancer un débat de société sur la fin de vie.
 
Nous en avons besoin pour vivre sereinement notre vieillesse, sachant que nous terminerons notre vie quand et comment nous le voudrons.
 
Merci, Monsieur le Président, de faire votre petite mais indispensable part dans cette évolution historique, urgente.

 

 


Date de création : 10/08/2020 @ 15:35
Dernière modification : 14/09/2020 @ 10:37
Catégorie : ACTUALITE : ALAIN COCQ
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