Audition au Sénat de Jean-Claude AMEISEN pour le renouvellement de sa candidature à la présidence du CCNE ( décembre 2014 )
"Mourir délibérément ?"
est le titre d'un récent ouvrage de Français GALICHET,
philosophe, et vice-président de l' association Ultime Liberté.
Chaque adhérent d' Ultime Liberté peut avoir ses propres représentations et opinions concernant la fin de vie. L' Ultime Liberté est d'abord la liberté de chaque personne d' avoir sa propre idée de cette "Ultime Liberté" !
S'il existe sans doute de fait une certaine communauté de points de vue entre une grande partie des adhérents de l' association, il existe aussi certainement des nuances et même des divergences philosophiques de fond qui peuvent être discutées par des personnes qui cependant adhèrent à la même association au vu de ses principaux objectifs statutaires.
Le travail de réflexion proposé par François GALICHET peut être une occasion de confronter librement de telles divergences éventuelles ...
Extrait du site de François GALICHET :
http://philogalichet.fr/mourir-deliberement/ )
" L’expression « mort délibérée » me paraît préférable à celle d’euthanasie ou de suicide. En effet, l’adjectif « délibéré » signifie à la fois l’idée d’une volonté, d’une décision affirmée (quand on dit qu’on fait quelque chose « délibérément ») – mais aussi l’idée d’une délibération, d’une réflexion approfondie avant la décision – ce qui n’est pas le cas du suicide ou de l’euthanasie qui peuvent être impulsifs, dictés par la fatigue ou la compassion.
C’est ce qui explique le titre de mon livre, « Mourir délibérément » (Presses universitaires de Strasbourg). Le sous-titre, « Pour une sortie réfléchie de la vie », précise encore cette nuance qui me semble capitale.
Un argument souvent avancé contre la volonté de mourir dans la dignité est qu’elle exprimerait une dérive de l’individualisme contemporain, un privilège abusif accordé à la liberté. On voudrait choisir sa mort comme on veut choisir sa voiture ou ses loisirs.
A cet argument on peut apporter au moins deux réponses.
1°) Ce qu’on choisit dans et par la mort délibérée, ce n’est pas la mort elle-même ( qui est de toutes façons inéluctable). C’est la façon de mourir, les circonstances de la mort, ce qui est différent.
2°) Ce n’est pas seulement « l’individualisme contemporain » qui exalte la liberté. Depuis toujours la philosophie et même les religions distinguent l’homme de l’animal par le fait qu’il est libre.
Certes, la philosophie morale classique réfère cette liberté à des normes : le devoir, la loi morale, les valeurs, etc. Mais elle reconnaît à l’homme une marge d’appréciation et d’interprétation dans la mise en pratique de ces normes. De l’adage de Saint Augustin : « Aime et fais ce que tu veux » à la casuistique kantienne (qui reconnaît de multiples situations incertaines ou difficiles à analyser) et à la « morale ouverte » de Bergson qui s’oppose à la « morale close », l’homme est toujours considéré comme devant prendre la responsabilité des choix qu’il fait, sans se réfugier derrière une loi intangible et impérative.
Dès lors on ne voit pas pourquoi la mort (ou plutôt ses modalités empiriques) échapperait au champ de la liberté humaine. Si l’on considère qu’il est souhaitable et positif que chacun choisisse librement son métier, son compagnon ou sa compagne, ses idées, ses engagements politiques, culturels ou autres, et soit capable de justifier ses choix à ses propres yeux et ceux des autres, pourquoi n’en serait-il pas de même pour le fait de mourir ?
Le droit de choisir les circonstances de sa mort n’apparaît donc pas plus abusif ou excessif que le droit de choisir d’avoir ou non des enfants (pour les femmes) , qui implique le droit à l’avortement et à la contraception. Personne aujourd’hui, sauf quelques fanatiques, ne conteste ce droit. Il en ira probablement de même pour le droit à mourir dignement dans quelques années…
Ce droit, comme tout droit, implique un devoir : celui de ce qu’on pourrait appeler la réflexivité. Plus j’ai de droits – politiques, juridiques, sociaux, etc. – plus cela crée pour moi des obligations de penser, justifier, juger, analyser le pour et le contre de l’exercice de ces droits. Il en va de même pour le droit de mourir dignement. La mort délibérée m’oblige (au sens moral) à m’évaluer, à juger à tout instant si ma vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue. Elle m’oblige (toujours moralement) à déterminer ce que je veux en faire (ou ne pas en faire). Personne d’autre ne saurait le faire à ma place, et c’est pourquoi la mort délibérée n’a rien à voir avec l’euthanasie non volontaire, où c’est l’entourage ou les médecins qui décident d’abréger la vie de quelqu’un.
C’est ce que j’ai essayé de défendre dans mon ouvrage, et je suis tout disposé à en discuter avec ceux que cela intéresserait."
François GALICHET
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COMMENTAIRE PERSONNEL
( ce point de vue n'engage en rien l' association )
( par Armand Stroh, membre fondateur de l' association Ultime Liberté, dans la fonction de "secrétaire général" depuis 2009 et webmestre de ce site )
L' ouvrage de François GALICHET, "Mourir délibérément ?" ( Presses Universitaires de Strasbourg 2014 ), comporte, comme tout ouvrage de philosophe, deux aspects :
- L'un de proposition de réflexion où les connaissances et les compétences du "professeur de philosophie" peuvent permettre à chaque lecteur de cultiver sa propre capacité réflexive au contact d'une autre pensée vivante.
Il nous y invite à débattre et à "délibérer" dans l' espace public de la "discussion savante" où la liberté de pensée et d'expression de chacun doit pouvoir librement se déployer.
- L' autre aspect est que François GALICHET y expose également, aussi clairement que possible, ses propres convictions et engagements philosophiques personnels,
que personne n'est obligé de partager ..., même pas les adhérents de l' association.
La notion de "mort délibérée" qu'il propose, comporte en particulier :
- soit un sens vague général, dans lequel la grande majorité des adhérents d' Ultime Liberté peuvent se retrouver :
L'idée de la liberté personnelle de décider de sa fin de vie comme de l' ensemble des autres composantes de la vie personnelle. C'est ce qui est dit dans le texte de présentation ci-dessus, extrait de son site.
- soit un sens technique bien plus précis et qui relève d'une conception particulière à François GALICHET concernant cette "mort délibérée" et qu'il expose largement dans son ouvrage, celle où il prétend donner une "valeur en soi à la mort" au nom d'une "vérité existentiale", et où il croit pouvoir énoncer un "fondement éthique au devoir-mourir" ( Chapitre III La valeur de la mort , p.68 )
Cette philosophie personnelle de François Galichet de son rapport "existential" à sa propre mort n'engage que lui ... et les personnes qui se retrouveraient librement dans une telle conception de leur rapport à la mort.
Je peux moi-même avoir dans le rapport à la mort une philosophie personnelle très différente : en particulier je ne reconnais aucun "devoir-mourir" universalisable :
C'est la liberté de François GALICHET de l' envisager pour lui-même, et d'en proposer une délibération publique.
C'est la mienne de concevoir ma propre liberté dans une perspective où l'ouverture biologique évolutive et la maîtrise techno-scientifique des phénomènes biologiques ( y compris de ce que nous appelons nos "consciences individuelles" ) peut parfaitement définir un horizon de vie indéfinie où aucune "obligation de mourir" ou "devoir-mourir" ne serait "éthiquement" nécessaire et où "mourir" ne serait que la "mort" d'un "avatar" historique particulier de notre "identité numérique subjective consciente" intrinsèquement et librement VOULUE désormais comme "éternelle"au sens d'une ouverture évolutive dont les limites "réelles" sont actuellement indéfinissables.
La limitation actuelle de ce point de vue est pour moi "empirique", due au stade actuel de nos connaissances scientifiques et techniques, mais ne se trouve dans aucun "devoir-mourir" qui transcenderait "éthiquement" une telle situation empirique.
Je partage donc avec François Galichet tout ce qui concerne la liberté de pensée et de délibérer, mais le seul "devoir" commun que j'y reconnais est précisément celui d'une reconnaissance mutuelle d'une telle "égale liberté", et certainement pas un "devoir" ou une "éthique" collective qui obligerait toute personne au-delà ou par-delà un tel accord d' "égale liberté" à adopter un point de vue philosophique particulier, ni le mien, ni le sien.
Toute conception du "Bien" au-delà de ce commun accord possible sur l' "égale liberté des personnes", ne peut qu'être laissée à la liberté de croyance, de "sens" ou d'esthétique personnelle de chacun ou à ses préférences culturelles,
Ceux qui pensent qu'il existe un "devoir vivre" sont pour moi aussi libres de le penser pour eux-mêmes, que ceux qui pensent avec François Galichet qu'il existe un "devoir-mourir" à "fondement éthique".
Personnellement, je n'adhère ni à l'un ni à l'autre de tels "devoirs", mais uniquement à la liberté de chacun sur de tels sujets.
Pour moi, il n'existe qu'un devoir fondamental : celui de respecter l' égale liberté de chacun, et ce "devoir" lui-même ne "vaut moralement" que pour ceux qui le partagent librement.
Pour le reste il existe des conditions empiriques, physiques, biologiques, sociologiques, économiques, etc. et des institutions organisées par des êtres humains pour coexister "suffisamment pacifiquement" entre eux et qui évoluent elles-mêmes en fonction de toutes sortes de "rapports de forces" complexes. Ainsi l' évolution des systèmes politiques et des systèmes juridiques, et des "souverainetés" collectives que des êtres humains, personnes physiques, acceptent de reconnaître ou pas ... comme l' histoire et l' actualité nous le montrent "empiriquement" tous les jours.
L' association Ultime Liberté se situe clairement, librement et volontairement, du côté des "éthiques de l' autonomie",
et se méfie de toutes les nouvelles prétentions des "éthiques de la vulnérabilité" ou du "care" qui cherchent en fait, sous prétexte de "sollicitude" à l' égard de la "vulnérabilité humaine", et de prise en compte des "réalités de la faiblesse humaine", à conserver, voire à restaurer les anciennes formes de pouvoir paternaliste.
Au sujet de cette opposition entre "éthiques de l' autonomie" et "éthiques de la vulnérabilité", on peut par exemple consulter :
"La vulnérabilité, une nouvelle catégorie morale ?" de Nathalie Maillard
en notant que cette thèse penche plutôt en faveur des "éthiques de la vulnérabilité" ...
Mais les références philosophiques qui y sont analysées peuvent aussi servir à éclairer ceux qui, comme nous à "Ultime Liberté", sont fondamentalement du côté de la référence à l' autonomie personnelle.
Chaque adhérent d' Ultime Liberté, peut avoir sa philosophie personnelle propre, mais l' adhésion à Ultime Liberté suppose au minimum que l' on respecte l' Égale Liberté des autres personnes d'avoir elles-mêmes leur philosophie personnelle.
Ceux qui voudraient que leur philosophie personnelle ou communautaire s'impose aux autres au niveau politique d'une législation nationale ou européenne par exemple, au-delà de libre disposition par chaque personne de sa propre liberté de pensée en remettant en question l'autonomie personnelle, alors même qu' elle est encore très loin d'être acquise, doivent savoir que nous ne serons pas dupes de leurs stratagèmes, et que nous nous opposerons radicalement et résolument à une telle "prise de pouvoir".
Il est donc particulièrement clair que les positions aujourd'hui prises par un certain nombre de défenseurs de l' "éthique de la vulnérabilité" ( Comme Corine Pelluchon ), si elles peuvent être légitimement reconnues comme leur propre philosophie personnelle, ou leur propre "conception du bien", ne peuvent en aucun cas être considérée pour nous, comme une philosophie politique officielle "alternative" à celle de l' autonomie personnelle, au sens où une telle "éthique de la vulnérabilité" prétendrait désormais inspirer les politiques publiques de santé ou les politiques sociales ou les choix "sociétaux" en lieu et place de la référence ordinaire aux droits de l' homme et aux valeurs politiquement fondamentales de Liberté et d' Égalité.
Les conceptions philosophiques de nos adhérents peuvent être variées, et s'ils s' engagent dans l' association en manifestant ainsi leur accord avec les Statuts, cela ne signifie pas nécessairement qu'ils sont d'accord avec toutes les implications philosophiques et éthiques qui ont présidé à la création de l' association par ses trois membres fondateurs initiaux ( Le Dr Jean Guilhot , aujourd'hui décédé , Mme Claude HURY et moi-même, Armand Stroh ).
S'il y a probablement une majorité d' adhérents qui partagent jusqu' à un certain point notre point de vue philosophique fondamental concernant la "souveraineté de la personne sur elle-même", qui ne se limite pas simplement à la question du choix de la fin de vie, mais s' étend en principe à toutes les questions qui concernent la liberté du choix de tout ce qui concerne la personne elle-même, certains adhérents, qui sont d'accord pour une telle liberté de choix en ce qui concerne la fin de vie, ne le sont pas obligatoirement dans tous les domaines. Les explications qui suivent n' engagent donc pas tous les adhérents, ni l' association en tant que telle ( dont les objectifs officiels précis sont inscrits dans les Statuts ).
Cependant, pour répondre à ceux qui voudraient connaître plus précisément les idées et les valeurs qui ont été motrices pour les fondateurs de l' association, je précise qu' en effet, la notion fondamentale est celle de "personne souveraine sur elle-même":
C'est-à-dire qu'il existe un grand nombre de domaines où nous - les "fondateurs" de l' association - considérons que les instances juridiques collectives, notamment nationales, mais plus largement au niveau des législations européennes ou internationales, ne devraient pas intervenir sur le contenu pour interdire ou contraindre les personnes à certains types de comportements, mais seulement garantir leur LIBERTE radicale de conscience et l' exercice de cette liberté personnelle partout où cet exercice ne met pas en cause la liberté équivalente d' autres personnes.
Autrement dit, pour les fondateurs de l' association, c'est le MEME COMBAT pour faire accepter l' "Ultime Liberté" en matière du choix de sa fin de vie, qu' en matière de choix sexuels ( liberté de l' orientation sexuelle, liberté de choisir son genre, d' en changer, ou ne ne pas avoir de "genre", liberté d' établir un contrat de type "mariage" avec toute autre personne s' engageant elle-même librement dans un tel contrat ), liberté de procréer ou non - donc droit à la contraception et à l' avortement, liberté de choisir les modalités de la procréation, à partir du moment où la liberté de l' ensemble des personnes concernées est garantie, etc.
Nous considérons donc qu' aucune "collectivité" ne devrait imposer ses lois à des personnes lorsque l' exercice de la liberté de ces personnes n' a de conséquences réelles que sur elles-mêmes et ne porte pas atteinte à la liberté des autres personnes.
C'est loin d' être la cas aujourd'hui. Nous vivons encore dans des sociétés fortement marquées par le poids non seulement de leurs traditions culturelles, mais aussi par une conviction encore fortement partagée d'une "souveraineté nationale", d'une "souveraineté du peuple", ou plus largement d'une "souveraineté politique" qui aurait en quelque sorte "tous les droits" sur la définition des libertés des personnes qui en sont les "citoyens"..
En matière de philosophie "politique et morale", nous considérons - et c'est une décision personnelle précisément "souveraine" - que les seules "souverainetés collectives" légitimes sont celles qui s'appuient sur la "souveraineté de principe de chaque personne sur elle-même".
La Déclaration Universelle des Droits de l' Homme de 1948, faisant suite à une longue évolution issue notamment des "Lumières", constitue un premier pas important de limitation des "souverainetés" des Etats-Nations ou de toute autre "communauté" qui prétendrait imposer son fonctionnement collectif aux individus qui la composent, en reconnaissant un certain nombre de "droits et libertés fondamentales", liées aux personnes individuelles.
Il s' agit pour nous de poursuivre cette longue conquête des droits et libertés des personnes humaines au nom d'une conception de l' "Egale Liberté" dont une des expressions avait déjà été clairement énoncée dans l' Article 4 de la Déclaration des Droits de l' homme et du Citoyen du 26 août 1789 :
"La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits".
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Du point de vue plus proprement "éthique", notre philosophie se rapproche de l' "éthique minimale" de Ruwen Ogien :
Mais chaque adhérent peut précisément, dans un tel cadre "minimal", avoir toutes sortes d' exigences éthiques personnelles supplémentaires librement choisies, du moment qu'il ne cherche pas à les imposer, ni à convaincre les autres de les adopter en restreignant leur propre libre choix.
Nombre d' adhérents au 20 juillet 2018 : 2170 ( Numéro d'inscription : 2717 )
L' association est créée le 23 octobre 2009 ( dépôt des statuts en Préfecture )
En été 2013, l' association a inscrit son 500 ème adhérent.
En février 2014, , nous passons la barre du numéro 600 .
Au cours de l' année 2015, nous arrivons au numéro 1000
En début janvier 2016, nous passons le numéro 1250.
Le numéro 1700 est franchi en octobre 2016
Le numéro 2000 est inscrit le 1er avril 2017
Le 20 juillet 2017 nous en sommes au numéro 2160, avec environ 1800 adhérents encore inscrits sur la liste.
Le 20 juillet 2018 , numero 2717 , avec 2170 adhérents encore inscrits sur la liste
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A cause de l' origine du noyau initial d'adhérents venus de l' ADMD, deux départements ont fourni une part importante des effectifs au début :
La Haute-Garonne ( 102 adhérents en 2016 ) et La Haute-Marne ( 84 adhérents en 2016 )
Depuis la création de nouvelles antennes locales, la carte de France des adhérents s'est nettement modifiée :
Les objectifs de l' association sont-ils partagés par certains mouvements politiques plus que d'autres ?
Les nombreux débats ayant déjà existé autour des transformations progressives des lois concernant la fin de vie, montrent qu'il s'agit d'un sujet qui est avant tout déterminé par des positions personnelles qui sont en partie indépendantes des grandes orientations "politiques" traditionnelles du spectre politique classiquement distribué de l' "extrême-droite" à l' "extrême-gauche".
De même les sondages d'opinion concernant ces questions de fin de vie, d' euthanasie et de suicide assisté, montrent que la corrélation avec les opinions politiques générales des sondés n'est pas très évidente et ne se traduit pas par une progression uniforme des opinions en faveur de la légalisation de l'euthanasie volontaire et du suicide assisté au fur et à mesure qu'on passe de l' "extrême-droite" à l' "extrême-gauche", même si on peut faire l' hypothèse que les raisons et les arguments avancés pour ou contre une telle légalisation ne sont pas tout à fait les mêmes suivant que les personnes se situent davantage à "droite" ou davantage à "gauche" .
Cependant nous pouvons constater que lors des dernières élections présidentielles de 2017, le candidat qui a le plus clairement énoncé un projet législatif et même constitutionnel proche de ce que propose notre association est Jean-Luc Mélenchon :
" Inscrire dans la Constitution le droit de disposer de soi en toute circonstance (contraception, avortement, droit à mourir dans la dignité)
Constitutionnaliser la non-marchandisation du corps humain et le droit fondamental de disposer de soi en toutes circonstances : liberté de conscience, droit à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse, droit de mourir dans la dignité (y compris avec assistance), accès garanti à des soins palliatifs. "
C'est bien sûr cette constitutionnalisation du "droit de disposer de soi en toute circonstance" qui est ici capitale.
Remarque personnelle ( Armand Stroh ) :
Il serait d'ailleurs judicieux d' examiner dans quelle mesure certaines formes de "marchandisation" des services biologiques du "corps humain" sont parfaitement compatibles avec le "droit de disposer de soi en toute circonstance" :
Lorsque c'est la personne concernée elle-même qui définit librement ce qu'elle choisit de faire entrer dans des relations "marchandes" et ce qu'elle veut librement laisser en-dehors de tout échange marchand.
Benoît Hamon proposait une version plus "modérée" et plus en continuité avec les propositions déjà faites antérieurement, plus ou moins comparables à la loi belge actuelle :
Le candidat a déclaré "Je souhaite que, de manière encadrée, le droit à mourir dans la dignité soit permis".
Voir sur ce sujet de la fin de vie les différentes prises de position des candidats : http://www.lemonde.fr/programmes/sante/la-fin-de-vie
Il conviendra de voir si en 2017 - 2018, la remise en chantier de la question législative, déplace les propositions des nouvelles forces politiques en présence.
Remarque : En automne 2017, deux nouvelles propositions de loi ont été déposées à l' Assemblée Nationale : l' une de Jean-Louis Touraine, l' autre d' Olivier Falorni.
Conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme
et aux nombreux textes juridiques internationaux définissant les droits de la personne humaine,
l'association "Ultime Liberté" poursuit les objectifs suivants :
Obtenir
* la liberté de disposer de sa personne, de son corps, et de sa vie,
* la liberté de choisir le moment, le lieu et les modalités de sa mort reconnue par une loi incluant « le suicide assisté » ou l'euthanasie volontaire
lorsque l'intéressé se trouve dans un état où il ne peut plus communiquer et qu'il a écrit ses directives anticipées,
* la facilité d’accès aux produits létaux dans d'évidentes conditions de sécurité.
Dans l’attente d’une loi plus respectueuse de la liberté humaine, l'association se propose d'encourager la création de réseaux d'entraide et de solidarité.
C'est là un des objectifs majeurs de l'association :
respecter le choix de fin vie de chacun, en utilisant tous les moyens légaux actuellement disponibles sur d'autres territoires que le territoire français,
Ces moyens mis en commun peuvent notamment consister en une aide matérielle (transports) financière, juridique, humaine, sociale, morale.
L'association s'interdit toute incitation au suicide et se propose, le cas échéant, d'orienter le demandeur vers une consultation médicale qui peut s'imposer,
ou encore de faciliter le recours aux soins palliatifs lorsqu'ils sont demandés par le sujet.
TELECHARGER le dépliant avec les Objectifs et le Bulletin d' adhésion
POURQUOI UNE NOUVELLE ASSOCIATION CONCERNANT LA FIN DE VIE ?
La proposition d'une nouvelle Association est venue en grande partie de certains membres de l' ADMD, qui ne trouvaient pas, en 2009,de correspondance suffisamment claire entre leurs propres attentes et objectifs personnels et les objectifs de l' ADMD,
C'est notamment la décision commune de deux personnes, actives au sein de l' ADMD et ayant des responsabilités au sein de cette association, de créer une nouvelle association pour donner corps à des objectifs qu'ils ne pouvaient plus réaliser au sein de l' ADMD.
Il s'agit de Mme Claude Hury ( depuis lors réélue présidente de l' association Ultime Liberté ) et du Dr Jean Guilhot, décédé en 2010, qui avaient travaillé ensemble dans le cadre de petits groupes de formation et d 'entraide liés à l' ADMD.
Les statuts de l' association Ultime Liberté ont été déposés le 23 octobre 2009 en Préfecture de Haute-Marne.
Dès le début, un certain nombre d' adhérents de l' ADMD, notamment de deux délégations départementales de l' ADMD ( Haute-Marne et Haute-Garonne ), ont rejoint la toute jeune association.
Les objectifs de la nouvelle association "Ultime Liberté" ne sont pas contradictoires avec ceux de l' ADMD, mais apportent certains compléments ou prises de positions plus radicales, notamment concernant le "suicide assisté", que l' ADMD n' était pas prête à assumer, majoritairement ou au niveau de sa direction.
De même Ultime Liberté est davantage impliquée dans l' aide et l' accompagnement concret des personnes en fin de vie
( par exemple pour les aider dans les démarches pour un suicide assisté en Suisse ), et dans l' entraide informative entre les adhérents.
Mais nous sommes moins directement actifs dans la campagne politique pour la transformation de la législation française, dans la mesure où nous considérons que la légalisation très encadrée et restrictive de l' euthanasie et du suicide assisté, telle qu' elle est envisagée dans les anciennes propositions de loi sur ce sujet, ainsi que dans la "Proposition 21" du candidat François Hollande en 2012, n'est pas suffisante pour couvrir l' ensemble des cas que nous souhaiterions voir reconnus.
Le résultat totalement insuffisant pour nous de la récente loi dite "Claeys - Leonetti", montre encore une fois qu'il n'est pas très productif d' attendre un hypothétique "consensus national" sur une telle question.
Ayant décidé de nous prendre en charge nous mêmes, au titre de personnes morales libres, nous n' attendons pas d' autorisation morale d'une instance collective pour légitimer notre volonté personnelle de "maîtriser notre vie jusqu'à la fin".
La philosophie générale de l' association Ultime Liberté est donc aussi plus "libertaire", encore plus centrée sur la volonté individuelle des personnes que l' ADMD, qui est davantage soucieuse de la transformation du cadre légal national.
Depuis le début de sa création,les objectifs de l' association Ultime Liberté sont plus proches du modèle suisse du "suicide assisté" que du modèle néerlandais ou belge de l' euthanasie volontaire médicalement encadrée , ou le "suicide assisté" n'est qu'une modalité technique particulière de cet encadrement médical de la fin de vie.
Nous plaçons donc notre objectif de légalisation du "suicide assisté" en France, dans la ligne d'un élargissement légalisé de la LIBERTÉ DÉJÀ EXISTANTE DE SE SUICIDER ... et donc de l' amélioration législative des obstacles actuels à l' exercice serein d'une telle liberté théoriquement acquise depuis la Révolution ...
Il est tout à fait possible d'adhérer aux deux Associations, Ultime Liberté et ADMD, sans se contredire.
Depuis une autre association, "AAVIVRE" , s'est également constituée à partir d'une autre "dissidence" de l' ADMD.
L' ADMD possède en effet actuellement un fort potentiel d'adhérents, un poids médiatique important et une expérience de l'intervention politique de longue date ( défense de nouvelles propositions de lois , etc. ).
Les adhérents de la nouvelle association "Ultime Liberté" peuvent donc être soit des adhérents de l' ADMD,qui continuent à adhérer à l' ADMD , soit d'anciens adhérents de l' ADMD qui préfèrent démissionner de l' ADMD et s'inscrire dans d' autres associations répondant davantage à leurs attentes, soit de nouveaux adhérents n'ayant jamais été à l' ADMD .
Date de création :23/12/2009 @ 02:12Dernière modification :23/12/2009 @ 02:12
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Plateforme nationale concernant la fin de vie et les soins palliatifs :